Paris, 11e:
Waly-Fay, au coeur de la cuisine africaine
Olivier Thimothée a ouvert le Waly-Fay en 1997. |
Spécialités africaines et clientèle mondaine: c'est la recette pimentée de
la table d'Olivier Thimothée. A l'occasion de son vingtième anniversaire,
retour dans ce haut lieu de la diaspora à Paris.
Comme dans toutes les
histoires d'amour, le 14 février est à marquer d'une pierre blanche. Et celle
entre un restaurant africain et Paris a débuté il y a exactement vingt ans, un jour de
Saint-Valentin. En 1997, la France n'est pas encore championne du monde et
déjà on sent poindre, rue Godefroy-Cavaignac, une artère désertée du XIe
arrondissement, l'idée d'une France Black-Blanc-Beur derrière la façade vitrée
et carrelée d'une ancienne fabrique à jouets en lambeaux, dont personne ne
voulait à l'époque. Excepté Olivier Thimothée, le fondateur des
lieux.
La salle, comme un loft, du Waly-Fay. |
Il aura fallu deux
années à ce grand gaillard métissé pour aménager cet imposant bâtiment du XIXe
siècle avec ses propres moyens -"selon le système D", affirme-t-il.
Désormais, les poutrelles en acier et le plafond en bois couvrent les murs aux
tons chaleureux... Un cadre tout en volumes et brut de décoffrage qui flirte
déjà avec le loft, dix ans avant la mode. Et qui ne va pas tarder à faire
courir le Tout-Paris.
Dès son ouverture, le
Waly-Fay, "Walyf" pour les intimes, a trouvé de nombreux échos favorables. Dans le
supplément food de Libération du 5 avril 1997, Alexandre
Cammas, cofondateur du guide Le Fooding, écrivait:
"Les stores rouillés qui abritent des regards indiscrets, le toit en bois
brut qui dégringole sur la cuisine inoxydée font naître un sentiment
d'ethno-urbanité, délicate inspiration qui flatte nos palais ignares d'aromates
aigres-doux." Puis c'est l'ensemble de la presse qui s'enthousiasme pour
le colombo de cabri, le mafé de légumes ou le poulet yassa... Des recettes
sénégalaises, camerounaises ou ivoiriennes, signées par une cuisinière
originaire de Saint-Louis du Sénégal.