lundi 20 août 2012

FR | Poitou-Charentes | Angoulême | Restaurant Africain | L'Antilope d'Antoinette

Avec L'Antilope, l'Afrique se met à table à Angoulême
Antoinette Ngo Ntamack vient d'ouvrir L'Antilope, un restaurant africain, à Angoulême. Cette passionnée de cuisine concrétise enfin son rêve, non sans difficultés. Portrait.
 Les épices et condiments qui éveillent la cuisine d\'Antoinette Ngo Ntamack sont directement importés d\'Afrique. Photo Quentin Petit
Les épices et condiments qui éveillent la cuisine d'Antoinette Ngo Ntamack sont directement importés d'Afrique. Photo Quentin Petit
Mariée, deux enfants, Antoinette Ngo Ntamack habite Angoulême depuis huit ans. Elle s'y sent chez elle. Une seule chose manquait pour compléter le tableau, un restaurant africain. Nulle part en ville, il n'existait de tables pour déguster les saveurs de l'Afrique subsaharienne. Qu'à cela ne tienne, Antoinette a ouvert L'Antilope, le premier restaurant africain de la ville, il y a un peu plus d'un mois. Pas une lubie subite et vaine. Ce projet avait grandi en elle depuis longtemps déjà.
Quand Antoinette s'installe dans les anciens murs de L'Alchimiste, boulevard Berthelot, elle veut un restaurant «classe». Des tons clairs, des tableaux chaleureux, des statuettes d'animaux exotiques et des masques africains égayent la salle à l'étage.

La cuisine est une passion qui remonte à son enfance quand sa grand-mère l'élève au Cameroun, entourée de ses cousins. La première fois qu'elle met la main à la pâte, elle a tout juste 9 ans. «Quand on est petite, on n'a tellement envie de vider un poisson», raconte-t-elle aujourd'hui. Petit à petit, la petite Antoinette y prend goût.
Une fois adulte, les choses ne se sont pas avérées simples. Elle enchaîne les petits boulots. Et c'est lors de son congé parental que le projet prend corps. Dès le mois de janvier de cette année, Antoinette entreprend les démarches pour démarrer son restaurant. En plus de chef cuistot, elle doit porter la casquette de chef d'entreprise.
Une profession qui ne s'improvise pas. «Pendant trois mois, j'ai suivi une formation complète et intensive à l'Ecole des managers. La comptabilité, la gestion du personnel, le droit, il y a énormément de choses à apprendre.» Mais la tâche ne l'a pas effrayée pour autant: «J'étais prête, hors de question de reculer.» Alors la cuisinière continue d'avancer, déterminée, jusqu'au grand J.
Découvrir la gastronomie africaine
L'ouverture, mélange d'émotion, entre satisfaction et angoisse. Le plus dur reste à faire: faire venir les clients. C'est là son plus gros challenge. «Les gens ont peur de l'inconnu. Mais la France est un pays mixte. On devrait pouvoir manger africain comme on mange chinois ou indien ! Notre gastronomie est riche et complexe, elle mérite d'être connue.»
Ses plats sont typiques du Cameroun, pour l'essentiel. «Je fais aussi quelques clins d'oeil à l'Afrique de l'Ouest, avec des plats du Sénégal et de Côte d'Ivoire», ajoute la chef. Le poulet yassa (épice et citron), mafé (à base d'arachide), pépé soupe (un bouillon de poisson) et bananes plantains sont quelques-uns des mets colorés et savoureux qu'elle prépare seule derrière les fourneaux.
Pour ne pas heurter les palais inhabitués à ces nouvelles saveurs et pour que chacun y trouve son compte, elle met également à la carte de simples salades: «Je veux un restaurant accessible à tous, aussi bien dans la décoration que dans la cuisine.»
Pourtant, la fréquentation est pour le moment en-deçà de ses espérances. Pour entrer dans ses frais, Antoinette Ngo Ntamack devrait servir une vingtaine de personnes par jour, alors que la salle compte 22 couverts.
Mais il suffit de se promener en ville pour réaliser que les rues sont vides. Les travaux d'ERDF rue Berthelot n'arrangent pas les choses. «Je suis en rodage, on verra à la rentrée.» Pour l'heure, entendre les Angoumoisins complimenter ses plats lui donne du baume au coeur et l'encourage à persévérer. «C'est un plaisir de venir tous les matins. Je joins l'utile à l'agréable en faisant de ma passion mon métier.»
L'Antilope, 9, boulevard Berthelot, à Angoulême. Ouvert du lundi au samedi. Menus de 13,50€ à 23€. Plat du jour et café: 10€ le midi. Tél. 05.45.92.70.64 ou 06.85.65.62.51. Site: www.lantilope-restaurant.com.

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