Afrik’N Fusion, la première
chaîne de fast-food africain
Dès midi, la
clientèle afflue pour venir goûter aloco, mafé ou yassa.
Les
rondelles de bananes plantain de l’aloco -une spécialité d’Afrique de l’Ouest
et Centrale- crépitent encore dans l’assiette. Dès midi, la petite salle du
restaurant Afrik’N Fusion du 20e arrondissement de
Paris affiche complet. Cette chaîne de restauration rapide a la particularité
de ne proposer que des plats traditionnels africains (mafé, aloco,
yassa). Une déclinaison encore rare en France mais qui remporte un certain
succès: trois restaurants ont déjà ouvert à Paris et deux autres ouvertures
sont prévues en Ile-de-France pour la fin de l’année.
La cuisine africaine absente des fast-foods
L’idée est
née d’un constat: l’offre insuffisante sur le marché de la restauration rapide.
«Quand je travaillais dans les bureaux à Paris, je ne trouvais aucun restaurant
me permettant de manger quelque chose d’africain et d’abordable sur le temps de
ma pause déjeuner», explique Abdelkadr Jawneh, à l’origine du concept. Après
avoir écumé les restaurants africains classiques, qu’il juge hors de prix et les
foyers pour immigrés proposant des menus à 2€, il décide de
lancer le premier Afrik’N Fusion en 2010, avec deux amis d’enfance. A seulement
25 ans, il est alors confronté au scepticisme des investisseurs. «Personne ne
voulait me prêter d’argent pour me lancer à l’époque. Mais dès que le
restaurant s’est mis à avoir du succès, bizarrement tout le monde voulait nous
aider!»
Un prix accessible
Le succès
est presque immédiat. Les clients affluent et certains n’hésitent pas à
traverser la région parisienne pour venir déguster un menu «Yassa» (riz, sauce
aux oignons, olives et bœuf accompagnés d’une boisson) dans ce restaurant du 20e arrondissement
de la capitale. Sarah Salton et Fathiya Zenati ont fait le chemin depuis
Trappes (Yvelines). «Moi je ne connaissais pas, c’est mon amie qui m’a invitée.
C’était très bon, je reviendrai sûrement. Franchement 13€ pour un menu
aloco, c’est pas très cher», sourit Fathiya. Les deux amies ont terminé leur
assiette mais Irène, une cliente qui a eu les yeux plus gros que le
ventre, aura la possibilité d’emporter son riz rouge et sa viande de bœuf dans
une barquette.
L’aloco -les
bananes plantain- accompagnent un poulet braisé.
A ceux qui
lui demandent ce que son fast-food a de plus que les autres restaurants
africains, Abdelkadr Jawneh répond: «On a essayé au maximum de se détacher de
l’image du boui-boui africain classique. Chez nous pas de communautarisme, nos clients sont de toutes
origines, comme nos employés d’ailleurs.» Pourtant ce jour là, tous les
employés présents sont des proches de la famille et d’origine subsaharienne.
Aboubakar, le petit frère du fondateur est d’ailleurs parmi eux. «Une simple
coïncidence», affirme celui-ci. Aujourd’hui, le concept séduit de plus en plus
de gens en France mais aussi à l’étranger. Abdelkader confie avoir reçu des
propositions pour s’implanter à Londres.
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