jeudi 8 novembre 2012

FR | Restaurant Africain | Moussa L'africain, Paris 19


Allô la police ?


Désolée les gars si je mets un peu de temps à émerger de ce week-end viaduc mais à ma décharge, j’ai vécu jeudi soir dernier un truc tellement surréaliste que j’en plane encore. C’est-à-dire que l’amie Marie fêtait ses 30 ans. Pour l’occasion, la belle avait convié une quinzaine de ses amis à festoyer dans un restaurant africain du 19ème arrondissement. Oui, je sais, ses goûts sont plus que douteux mais je ne pouvais quand même pas prétexter une entorse de la hanche pour ne pas y aller (si ?). Ah ça, c ‘est clair qu’elle te vend du rêve en photo sur son blog avec ses fesses en acier et ses yeux quasi-transparents, mais niveau Dame du monde, tu peux repasser !

Bref, nous voilà donc tous attablés dans ce restaurant sans fioriture mais fort sympathique au demeurant, la Natacha révisant son créole plus qu’approximatif, la Marie faisant la belle genre « c’est mon anniversaire, c’est moi qui commande » et votre serviteuse faisant des blagues tagadin-tsoin-tsoin au ras des pâquerettes. On n’arrête pas une équipe qui gagne, que veux-tu !


Au bout d’une demi-heure, nous rencontrons enfin notre serveur. Loin de moi l’idée de tomber dans le cliché des préjugés, tu me connais, mais la description du Monsieur a toute son importance pour la suite des événements. Voici donc arriver un petit gringalet d’une vingtaine d’années à tout péter,  indien ou bangladais, très timide ou alors souffrant d’un laryngite aiguë et serveur depuis environ une semaine. Bref, C’ÉTAIT PAS GAGNÉ !

Au bout d’un quart d’heure, nous réussissons à commander nos apéritifs à quelques minutes seulement de la fin de l’happy hour. Ouf, au moins on va pouvoir se bourrer la gueule à moitié prix ! Alors que Mowgli était en train de se carapater, je l’attrape à la volée pour qu’il prenne AUSSI nos commandes pour le diner. C’est pas le tout de picoler les gars, mais j’avais une dalle, je te dis pas. Une demi-heure plus tard, le serveur revient avec les premiers cocktails. Je dis « les premiers » car il a mis près de 15 minutes à servir toute la tablée. Forcément, quand on amène les verres un à un alors qu’on est quinze, ça met un peu de temps tu t’en doutes. Du coup, au moment de trinquer tous ensemble, la moitié des verres étaient vides et les autres convives étaient morts desséchés. Ça commençait moyen-moyen cette affaire-là…

Après avoir mis une claque à l’apéro, on était tous en train de se mater le cuissot tellement on avait les crocs (WAHOU, je fais des rimes maintenant). Histoire de penser à autre chose, on décide qu’il est temps pour la star de la soirée d’ouvrir ses cadeaux. Je vous jure les gars, la meuf n’a eu que des enveloppes avec des cartes dedans ou des trucs imprimés à l’arrache sur du vieux papier recyclé. Je crois depuis qu’elle a décidé de changer d’amis, ces ingrats incapables de se faire livrer à temps leurs présents.Vu que cette animation, censée nous faire oublier la faim qui nous tiraillait le ventre je le rappelle, a vite été expédiée, voilà qu’on ne pensait de nouveau plus qu’à manger. Tels des singes du zoo de Thoiry, on a quand même réussi à quémander des cacahuètes péraves histoire de calmer nos estomacs. Je te jure, heureusement qu’on est des gens civilisés car on était à deux doigts de se jeter sur la bouffe des tables voisines, servies déjà depuis belle lurette alors que ça ne faisait que 10 minutes que leurs occupants avaient posé leur séant dans le restaurant.
Au bout de 2 heures (non, pas 1 heure, pas 1 heure et demie, mais bien 2 heures), les premiers plats arrivent. Je dis « les premiers » car comme pour les cocktails, notre apprenti serveur a apporté les plats un à un. Enfin, par plat entendez … riz. Oui, une assiette avec juste du riz blanc dedans. Je vous jure les copains, j’ai ressenti dans le plus profond de moi-même la frustration qu’ont dû connaître tous les somaliens à qui on a envoyé des paquets de riz par millier en 91′, tu te souviens ? Sérieux, on fait quoi avec du riz blanc à part une constipation carabinée ?! Ah ça, laisse-moi te dire que si j’avais eu Bernard Kouchner sous la main, je l’aurais bourré de riz pour qu’il comprenne sa douleur. En plus le mec nous a servi un vieux riz Uncle Bens, même pas un truc local concassé 36 fois tu vois ?

Quand les viandes ont commencé à être servies une demi-heure après le riz (toujours une à une, sinon c’est pas marrant), on a demandé à parler au big boss des lieux. Sur ces entrechats, un mec aussi aimable qu’une porte de prison se pointe, regarde notre tablée d’un air indifférent et ose nous demander quel est le problème. Souffler, prendre sur soi. Souffler, prendre sur soi. Souffler, prendre sur soi. On lui explique donc que ça fait plus de 2 heures que nous avons commandé nos plats, qu’ils arrivent au compte goutte et que maintenant que la bidoche est là, nos riz sont froids ! C’est un scandale, on n’est pas contents du tout !
Avec sa grosse voix de papa-ours, le monsieur ordonne aux personnes dont les riz sont froids de se manifester. De là, il nous arrache les assiettes des mains pour les passer au micro-ondes au scred’ dans sa cuisine. Bon, mais ne faisons pas les difficiles, nous avons – pour certain, pas tous hein – de la viande et du riz chaud. Quand j’ai ouvert la petite cocote qui contenait mon mafé, j’ai bien failli tomber de ma chaise. Les gars, des mafés j’en ai bouffé un certain nombre dans ma vie et laisse-moi te dire que celui-ci était sans doute le plus dégueulasse que je n’ai jamais mangé ! Déjà, toute l’huile était remontée à la surface. Comme première approche avoue qu’on peut mieux faire… Ensuite, la sauce était tellement compacte que j’aurais pu m’en servir comme plâtre pour colmater les murs de mon futur appart’. Et je ne te parle pas des 2 pauvres petits bouts de poulet qui se battaient en duel dans mon assiette et des 46 petits os qui faisaient office de décoration. Quant aux carottes, au chou, aux navets, aux patates douces et aux oignons … et bah y’en avait même pas tiens ! Alors faudrait m’expliquer d’où qu’ils viennent exactement du Sénégal les cuisiniers de ce trou à cons , parce que perso j’ai jamais mangé un mafé constitué uniquement de peau de poulet, d’huile et de pâte d’arachide hein !

Évidemment, même déception pour les convives ayant commandé des yassas, des tieps et autres joyeusetés africaines. Je te dis pas, on aurait dit une bande de déprimés sous Proxac. Après un conciliabule mouvementé, on décide à l’unanimité 1/ de se casser fissa, 2/ de se rejoindre au Mc Do du coin pour se goinfrer de burgers et 3/ de négocier avec le patron pour ne pas payer nos boissons (alors que franchement, ça aurait pu venir de lui, au moins pour se faire pardonner le temps d’attente ahurissant).

Arrivés au comptoir pour payer, on annonce à la dame qui gère les encaissements (Mowgli est apprenti, il a pas le droit de toucher à la caisse enregistreuse encore) qu’on ne paiera que nos plats. Elle fait la dame pas contente, nous dit qu’on a pas le droit. On lui répond qu’on s’en tape et que si ça lui pose un problème, elle n’a qu’à appeler son patron. Ce qu’elle a fait bien sûr. Sauf que le mec a décidé de nous ignorer complètement, pensant sans doute que nous n’aurions pas les cojones de partir en laissant un trou de plus de 100 boules sur notre addition. C’était mal nous connaitre monsieur…

Du coup, on a tous payé ce qu’on devait pour le diner dégueulasse qu’on venait de subir et on s’est cassés. Sauf que ce gros connard de merde a appelé les flics et a menacé de porter plainte contre Marie, dont il avait le nom (elle n’avait pas réservé sous un pseudonyme, la conne !). Comme on avait déjà filé à l’anglaise, nous n’avons pas assisté à cette comédie. Ceci dit, je ne suis pas certaine que le Monsieur puisse faire grand chose contre nous (enfin, contre Marie, faut pas déconner non plus), si ?

Notez que ce restaurant tout pourave où je te conseille de ne jamais mettre les pieds n’est autre que Moussa l’African, situé au 25 avenue Corentin Cariou dans le 19ème ← beurk caca

Par contre, si tu veux te régaler du meilleur mafé, tiep ou yassa de la capitale, je te recommande Porokhane, 3 rue Moret dans le 11ème ← hum c’est un délice

Merci Marie. Non, vraiment, j’insiste.

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