Source: TheHuffingtonPost.fr
ALIMENTATION - Vous ne vous êtes
jamais dit que ce coq au vin n'avait pas tellement l'air d'un vrai coq au vin?
Ou encore que ce croque-monsieur semblait tout droit sorti de son emballage?
Bref, il vous est arrivé de penser que certains restaurants vous prenaient
volontiers pour un flan? C'est un fait. La France a beau jouir d'une image de
pays de la bonne bouffe, les restaurants, bistrots et autres brasseries - sans
parler des restaurants d'entreprise - servent de plus en plus, et pour certains
exclusivement, des plats cuisinés en lieu et place des préparations à base de
produits bruts.
Alors que des apôtres du
"fait maison" viennent de créer un site -
www.restaurantsquifontamanger.fr - pour lutter contre ce phénomène, le député
du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle (UMP) a déposé mardi 23 octobre une
proposition de loi visant à réglementer l'appellation de
"restaurateur" et de "restaurant", indique-t-il dans un
communiqué intitulé La vérité si je mange.
"De plus en plus, la
clientèle veut savoir quelle est la nature exacte de la cuisine qui lui est
proposée, si elle est faite sur place, si elle est élaborée à base de produits
bruts. Or, l'appellation de "restaurateur" n'est pas réglementée. de
même n'importe quel établissement peut utiliser l'appellation de
restaurant", précise-t-il.
Le modèle boulanger
C'est prendre l'opinion par les
sentiments. Si cette proposition de loi était adoptée, les seuls qui pourraient
utiliser l'enseigne commerciale "restaurants" seraient les
établissements proposant à leur clientèle des plats cuisinés sur place. Si
ceux-ci étaient majoritairement à base de produits bruts.
Daniel Fasquelle indique
s'inspirer directement de la proposition adoptée il y a quelques années pour
les boulangers dont la loi du 25 mai 1998 et le "décret pain" du 13
septembre 1993 réglementait l'appellation, les dénominations "boulanger"
et "boulangerie" étant réservées aux professionnels artisans qui
choisissent leurs matières premières, pétrissent la pâte, en contrôlent la
fermentation ainsi que la mise en forme et enfin cuisent le pain sur le lieu de
vente.
"Aller plus loin"
Mais si cette réglementation
touche le pain, libre aux boulangers de servir des pâtisseries industrielles si
elles le désirent. De la même manière, on peut s'interroger: un restaurateur
dont 80% de la carte serait cuisinée mais dont quelques produits seraient issus
de l'industrie ou réchauffés, pourrait-il bénéficier de cette appellation et
servir des produits qui ne seraient pas cuisinés au nez et à la barbe du
consommateur?
"Ça va dans le bon sens,
mais ça pourrait aller encore plus loin", réagit Xavier Denamur. Restaurateur
militant, ce bistrotier parisien voudrait aller plus et qu'on oblige les
restaurateurs à indiquer sur leur carte, grâce à un logo, si tout ou partie du
produit serait issu de l'industrie agroalimentaire. "Attention, industriel
ça ne veut pas dire que c'est mauvais au niveau du goût, par contre on sait que
les industriels ont tendance à rajouter du sel ou du sucre dans leurs produits.
On a le droit de savoir. Si vous posez la question à des parents, vous croyez
qu'ils seront nombreux à dire qu'ils ne voudraient pas savoir ce que mangent
leurs enfants?", conclut le restaurateur.
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