jeudi 25 octobre 2012

FR | Restaurant, restaurateur



ALIMENTATION - Vous ne vous êtes jamais dit que ce coq au vin n'avait pas tellement l'air d'un vrai coq au vin? Ou encore que ce croque-monsieur semblait tout droit sorti de son emballage? Bref, il vous est arrivé de penser que certains restaurants vous prenaient volontiers pour un flan? C'est un fait. La France a beau jouir d'une image de pays de la bonne bouffe, les restaurants, bistrots et autres brasseries - sans parler des restaurants d'entreprise - servent de plus en plus, et pour certains exclusivement, des plats cuisinés en lieu et place des préparations à base de produits bruts.

Alors que des apôtres du "fait maison" viennent de créer un site - www.restaurantsquifontamanger.fr - pour lutter contre ce phénomène, le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle (UMP) a déposé mardi 23 octobre une proposition de loi visant à réglementer l'appellation de "restaurateur" et de "restaurant", indique-t-il dans un communiqué intitulé La vérité si je mange.


"De plus en plus, la clientèle veut savoir quelle est la nature exacte de la cuisine qui lui est proposée, si elle est faite sur place, si elle est élaborée à base de produits bruts. Or, l'appellation de "restaurateur" n'est pas réglementée. de même n'importe quel établissement peut utiliser l'appellation de restaurant", précise-t-il.

Le modèle boulanger

C'est prendre l'opinion par les sentiments. Si cette proposition de loi était adoptée, les seuls qui pourraient utiliser l'enseigne commerciale "restaurants" seraient les établissements proposant à leur clientèle des plats cuisinés sur place. Si ceux-ci étaient majoritairement à base de produits bruts.

Daniel Fasquelle indique s'inspirer directement de la proposition adoptée il y a quelques années pour les boulangers dont la loi du 25 mai 1998 et le "décret pain" du 13 septembre 1993 réglementait l'appellation, les dénominations "boulanger" et "boulangerie" étant réservées aux professionnels artisans qui choisissent leurs matières premières, pétrissent la pâte, en contrôlent la fermentation ainsi que la mise en forme et enfin cuisent le pain sur le lieu de vente.

"Aller plus loin"

Mais si cette réglementation touche le pain, libre aux boulangers de servir des pâtisseries industrielles si elles le désirent. De la même manière, on peut s'interroger: un restaurateur dont 80% de la carte serait cuisinée mais dont quelques produits seraient issus de l'industrie ou réchauffés, pourrait-il bénéficier de cette appellation et servir des produits qui ne seraient pas cuisinés au nez et à la barbe du consommateur?

"Ça va dans le bon sens, mais ça pourrait aller encore plus loin", réagit Xavier Denamur. Restaurateur militant, ce bistrotier parisien voudrait aller plus et qu'on oblige les restaurateurs à indiquer sur leur carte, grâce à un logo, si tout ou partie du produit serait issu de l'industrie agroalimentaire. "Attention, industriel ça ne veut pas dire que c'est mauvais au niveau du goût, par contre on sait que les industriels ont tendance à rajouter du sel ou du sucre dans leurs produits. On a le droit de savoir. Si vous posez la question à des parents, vous croyez qu'ils seront nombreux à dire qu'ils ne voudraient pas savoir ce que mangent leurs enfants?", conclut le restaurateur.

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