Nouvelle table exotique à Strasbourg: le Jabiru café jette un pont vers l’Afrique
Il s’occupe de la salle, elle de la cuisine : au Jabiru café , Gilles Dolatabadi et sa mère Marie Amegnaglo proposent plats et boissons maison aux couleurs de l’Afrique, dans un décor qui évite les clichés, tout en incitant à découvrir la diversité des cultures africaines. Une invitation à laisser voyager ses cinq sens.
Ouverture du Jabiru café, le nouveau resto bistrot africain de la Krutenau. Photo DNA /Cédric JOUBERT
Avant, on s’y régalait de saveurs libanaises et
palestiniennes. Désormais fermé, le restaurant L’Olivier a laissé place au
Jabiru café au 60, rue de Zurich à la Krutenau. Kézako un jabiru ? Un grand
échassier à gros bec au plumage blanc et noir, originaire des régions chaudes
et voisin de la cigogne : l’animal idéal quand on veut jeter un pont entre
l’Alsace et l’Afrique et créer un café resto « afro-péen » à Strasbourg.
L’Afrique, Gilles Dolatabadi, né à Lomé d’une mère togolaise
et d’un père franco-iranien, arrivé à Strasbourg à l'âge de 13 ans, connaît
(très) bien. Diplômé de l’école de commerce de Pau, il y a voyagé et travaillé
comme ingénieur logistique pendant dix ans : d’abord au Maroc et en Afrique du
Sud, où il a effectué ses stages; puis au Zimbabwe, en Afrique du Sud, en
Zambie, au Kenya, au Malawi... dans le cadre d’un VIE (Volontariat
international en entreprise) ; ensuite en Angola et au Ghana, où celui qui a
aussi voyagé en Ecosse et à Malte a travaillé comme ingénieur logistique dans
le secteur pétrolier. Absolument rien à voir avec la restauration, donc.
Créer un vrai lieu d’échange
« Cela faisait trois ans que je pensais à ouvrir mon propre
business sur Strasbourg et que j’avais envie de m’associer avec ma mère »,
explique-t-il. Cuisinière de formation, Marie Amegnaglo est passée par la
Maison Kammerzell, le Régent Petite France, La Vignette robertsauvienne, Les
Canailles… Ajoutez à cela Charlotte Amegnaglo, la grande sœur prête à donner un
coup de main, et voilà l’équipe prête à se lancer ! Gilles Dolatabadi n’avait
pas envie de donner de l’Afrique la traditionnelle image « folklo ». « Ce que
je voulais, c’était créer un vrai lieu d’échange et de découverte ; un café à
l’ambiance contemporaine où l’on puisse manger comme dans un resto, sans le
côté parfois un peu formel », explique-t-il.
Sitôt passée l’entrée, l’œil est attiré par une fresque
Ndébélé, inspirée de l’artiste sud-africaine Esther Mahlangu, qui occupe tout
un pan de mur. Mais aussi par une collection de masques traditionnels ramenés
du Gabon, de Côte d'Ivoire et du Mozambique ; une carte d’Afrique chinée place
Kléber ; des coussins en Wax réalisés à partir de pagnes ; ou encore un tableau
de symboles Adinkra (du Ghana et de Côte d'Ivoire), où chacun peut s’amuser à
trouver celui qui lui correspond le mieux. Une collection de livres de voyage
et de grands auteurs africains complète le décor, tandis que la diva malienne
Oumou Sangaré et la rappeuse kenyane Muthoni Drummer Queen rythment la
bande-son.
Plats traditionnels et boissons maison
Côté carte, celui qui a grandi dans une famille mixte
voulait faire la part belle à la cuisine métissée de la diaspora africaine. «
Une cuisine inspirée des recettes traditionnelles, mais adaptée aux ingrédients
qu’on trouve ici », explique-t-il. Mafé d’arachide au poulet – ou au tofu,
version vegan — ; couscous d’attiéké, une semoule de manioc épicée accompagnée
de légumes de saison (alsaciens pour le coup) ; plateau chichinga, un bœuf
mariné au suya (un mélange d’épices) et grillé… Le dépaysement est garanti !
Pour les plats, comme pour la version « afro tapas » à partager, en mode « Big
five » ou « Seven kongossa » pour les plus bavards.
Deux plats du jour (à 10 €) sont au menu du midi : un
premier les mardis et mercredis, un second les jeudis et vendredis ; quant au
lundi, il pourrait bientôt accueillir une proposition vegan. Cette semaine, on
pouvait y goûter un Boboti au colombo (coco râpé, raisins secs, tomates, œuf,
viande hachée et riz) ou un Gboma déssi (sauce aux épinards, bœuf, crevettes,
huile rouge du Togo et riz). En dessert, cornes de kudu (des bâtons d’arachides
caramélisées) et Déguè (sorte de bibeleskaes ouest-africain sucré) sont à la
carte. Pour accompagner les mets, outre quelques vins marocains et
sud-africains, un choix de boissons maison incite à la curiosité, du jus de baobab
à la « chérie des îles Kirch » (bissap et sirop de cerise), en passant par un
(excellent) gnamakoudji composé de gingembre frais, citron et macis.
Pour ne pas se perdre dans la kyrielle de propositions et de
cultures, Gilles Dolatabadi servira très volontiers de guide. Cafés
littéraires, soirées voyageurs et autres rencontres thématiques pourraient
également bientôt être organisés au Jabiru café. Une invitation au voyage et à
la rencontre.
Jabiru café 60, rue de Zurich à Strasbourg, ouvert le lundi
midi, du mardi au vendredi midi et soir, ainsi que le samedi soir. PageFacebook et compte Instagram, tel ✆ 03 88 23 47 95.
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