mercredi 22 décembre 2010

FR | Internet | Foodspotting

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux

Source: Leuromag.com

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux
Tout est dans le nom. Foodspotting est exactement ce que vous pensez: on y parle uniquement de ce sujet universel, indémodable et de passion: la nourriture. Oui, je vous l’accorde, cela sonne mieux en anglais, mais cela ne change pas le principe. Foodspotting vous permet en une photo (très bien prise généralement) de partager avec la communauté du site ce qui se fait de plus délicieux dans un restaurant ou un endroit en particulier. Foodspotting évite les longs discours, il vous plonge directement à l’essentiel, assez de bavardage: montre-moi ce qui est bon. Un clique et le meilleur d’un univers culinaire s’offre à vous, quelles que soient vos envies du jour. Le site, dont l’exploration est aussi agréable que son sujet de prédilection, allie plusieurs caractéristiques que certains appelleront “tendances du moment” mais que l’utilisateur verra plus simplement comme des “qualités très appréciables”: un service qui permet de partager ce que l’on aime avec les autres. En effet, le mot “food”, tout en ayant un aspect très local et culturel, est un thème universel et un vecteur de connexion sociale capitale. Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Si en plus, Foodspotting vous permet de faire cela en permanence où que vous vous trouviez, nous voila en pleine mobilité. Le cercle vertueux est bouclé… A table.

LA PASSION, UN VECTEUR DE LIEN SOCIAL PUISSANT

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux
Honnêtement, sans vouloir nous faire de la peine, les français ne sont pas les seuls à penser que la table est un sujet sérieux. San Francisco est ce que l’on peut appeler une ville de gourmets ou “foodies” comme ils le disent. On se rend vite compte lorsque l’on discute avec des gens ici ou ailleurs à quel point cela passionne. Et à quel point cela est agréable. J’ai toujours pensé que si quelqu’un me parlait avec enthousiasme de l’un de ses passe-temps favoris (oui, maquettes d’avions et bateaux inclus), je pourrais tout à fait m’y intéresser. Foodspotting est né de cette passion culinaire. Et généralement cela fait les meilleures idées. Fiona Tang, en charge de la communauté sur la plateforme me racontait comment Alexa Andrzejewski, co-fondatrice avait un jour cherché partout un “okonomiyaki“ au Japon, sans jamais en trouver. Elle a donc imaginé un site vous permettant de débusquer spécifiquement votre envie du moment, là où vous vous trouvez, et cela de façon visuelle. Le site est une communauté de passionnés et cela vous rend vite “accro”. Vous n’avez pas besoin d’être un “foodie” pour apprécier les bonnes choses ou avoir envie d’en apprendre plus. Foodspotting n’est donc pas un moteur de recherche pour trouver le restaurant qui vous conviendrait en pesant le pour et le contre selon le prix, le lieu et l’ambiance. Non. Par contre, si vous avez très envie de vous mettre l’eau à la bouche pour savoir où trouver les meilleures pizzas à Paris et dans le monde entier lorsque vous voyagez, vous avez trouvé ce qu’il vous faut. Et une photo vaut bien mieux que des mots. Nous ne sommes pas chez les experts ou les critiques gastronomiques, mais chez les amateurs éclairés qui ont envie de vous faire partager cela. Le site a ouvert en janvier 2010 et compte 800 000 profils, et un trafic grandissant (330 000 visites le mois dernier). Que font donc des passionnés de desserts ou de coquilles Saint-Jacques lorsqu’ils se retrouvent? Ils se parlent et échangent leurs dernières trouvailles. La communauté interagit beaucoup entre elle et Fiona estime à environ 10% le pourcentage de leurs utilisateurs très actifs, dessinant la vie du site. Un système intelligent de feedback permet de ne pas nuire à l’aspect qualitatif du site: les rubans bleus (“noms’) sont en nombre limité, une bonne photo vous permet de gagner des “tips” et autres points. Vous pouvez même imaginer devenir un “expert” de votre plat préféré. Si vous comparez l’ambiance d’un verre entre amis et un diner sympa, vous réalisez vite que le partage culinaire est aussi un lien social important. Il suffisait de savoir comment reproduire cette donnée sur le web et d’évacuer le bruit, ou la médiocrité, tant les plateformes dédiées aux restaurants, aux recettes et autres se sont développées. C’est ce contexte qui permet une exploration captivante.

LE PALAIS DE LA DECOUVERTE

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux
Il est temps de vous avouer ici quelque chose. J’adore Foodspotting et je ne sais même pas faire des pâtes. Mais comme beaucoup de gens qui regardent des émissions de cuisine ou qui adorent aller au restaurant, j’aime me plonger dans cet univers, sans même me mettre la pression d’apprendre. Jamie Oliver il y a quelques années a donné un coup de jeune à la cuisine et son exploration. Cette tendance n’est pas prête de s’éteindre. Car que vous cuisiniez ou non, les plaisirs du palais sont instinctifs, quotidiens et infinis. C’est pour cela que regarder ses émissions ou se plonger dans Foodspotting est plaisant, le site ayant eu également l’intelligence de se rappeler que c’était avant tout un plaisir des yeux. Lorsque vous voyez un livre de recette quelque part, votre premier réflexe est surtout de regarder les images. A chaque fois que je décide de rester 5 minutes sur le site, j’y reste une demi-heure. J’explore les profils des experts, qu’il s’agisse des guides crées par des professionnels partenaires du site ou des gourmets dont les goûts me correspondent et que je décide de suivre. Je regarde donc les photos de mes plats favoris, je note les restaurants où ils se trouvent, je m’intéresse à ce à quoi pourrait ressembler les meilleurs macarons de Chicago. Foodspotting a deux qualités essentielles. Il rend l’exploration ludique et possède une dimension à la fois locale et globale qu’un intérêt commun comme la nourriture permet facilement. C’est le produit social et culturel par définition! Si l’accent est mis sur cette découverte, c’est, on le devine, parce que Foodspotting a un objectif: “the food and only the good food”, sans revendiquer autre chose que le plaisir de trouver ce qu’il y a de mieux, sans se concentrer sur les endroits les plus chères ou les plus en vogue du moment. La petite équipe derrière le site, 8 personnes actuellement, est donc aussi investis que les autres utilisateurs, développant les initiatives (l’exploration du blog est très amusante ) et leur activité sur les différentes plateformes sociales. L’application iPhone, disponible depuis le mois d’août est évidemment l’outil le plus approprié. 480 000 applications ont déjà été téléchargées et Apple vient de la nommer “Hot Trend 2010” dans la catégorie “fun for foodies”. Fiona et moi nous étions d’ailleurs données rendez-vous dans un endroit que j’adore, particulièrement pour un de leur thés. Un clique plus tard, nous partagions l’information précise, et un peu de l’expérience, sur toutes les plateformes. Pas si facile de trouver un Hojicha Green Tea si on ne sait pas où il est, en effet. C’est aussi l’un des grands principes de Foodspotting, attention au buzzword, la “curation”.

UN UNIVERS DE QUALITE POUR UNE “CURATION” A PLUSIEURS NIVEAUX

Foodspotting, le plus délicieux des réseaux sociaux
Le mot curation n’a pas le glamour de l’univers de Foodspotting. Quand on est un passionné, il est très dur de se retrouver sur le web, il y a tellement de blogs, de sites de recherche de restaurants. Inutile de lutter et de croire que les critiques gastronomiques célèbres des journaux et magazines les plus connus seront les seuls auxquels il faudrait se fier. Cela n’arrivera plus. Internet a rendu les amoureux culinaires plus loquaces et si il y a bien un domaine où l’amateur peut jouer les experts, c’est celui-ci. Foodspotting offre donc un contexte apaisé, où l’on ne parle que des plats et découvertes que l’on aime. Cela ne donne pas du tout la même atmosphère sur la plateforme et évite les réactions émotionnelles. La photo ne se concentre que sur l’expérience gustative, “the food and only the food” encore une fois, comme me la répétait plusieurs fois Fiona. Il ne s‘agit pas d’une opinion sur le mauvais service ce soir-là ou d’un cocktail qui passe moins bien car la conversation à table vous a laissé un goût amer. C’est un peu “calme, plaisir et volupté” entretenu par l’idée que la qualité est toujours récompensée. La meilleure photo d’un même plat se retrouve toujours en premier. Le nombre de rubans bleus dont vous disposez est limité, pour être sûr que vous ne les donniez pas n’importe comment mais quand vous connaissez effectivement l’entrecôte spéciale ou le poulet au curry de l’endroit en question. En parlant de cela, il faut que je vous fasse un deuxième aveu. Je suis végétarienne, ce qui en France dans de nombreux restaurants est un péché, mais ici vous permet des explorations culinaires incroyables. C’est pour cela aussi que j’ai eu un gros coup de coeur pour le site. Si vous avez une envie particulière, êtes “très dessert”, ou dingue de burger, Foodspotting vous permet de contextualiser cela aussi de façon précise, et pourquoi pas, de finalement trouver ce fameux okonomiyaki qui vous intrigue depuis quelques lignes…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire