lundi 2 avril 2012

FR | Marseille | Meutre au "Taxi Brousse"


Marseille : au Panier, le meurtre du "Taxi Brousse" résolu par la PJ

Source : Laprovence.com

Deux clients de la discothèque, éconduits par deux filles, avaient tiré et tué Djamel Benabdelkader, 49 ans, le gérant du "Taxi Brousse"
 
C'est bien une blessure d'orgueil mal placée et non un différend sur fond de trafic de stupéfiants, qui est à l'origine du meurtre du gérant du "Taxi Brousse" le 3 mars dernier, dans le quartier du Panier (2e). Trois balles de 11,43 avaient été tirées à quelques secondes d'intervalle à travers la large porte en bois de ce restaurant-discothèque afro-antillais très prisé des noctambules. Le gérant, Djamel Benabdelkader, 49 ans, touché à l'artère fémorale, s'était effondré, mortellement blessé par l'une d'elles.

Les enquêteurs ont donc recueilli un à un les témoignages depuis le début de la soirée jusqu'à l'instant tragique et ainsi, moins d'un mois après les faits, la brigade criminelle de la police judiciaire est parvenue à résoudre le mystère du "Taxi Brousse". Tout commence dans la nuit dans un bar du quartier de L'Opéra (1er). Deux filles qui se définissent elles-mêmes comme "escort girls" rencontrent deux hommes. Tout se passe bien. Les filles sont plutôt réceptives... Elles proposent même aux deux garçons de les rejoindre un peu plus tard au "Taxi Brousse". Elles y ont leurs habitudes . Mais entre-temps, l'ivresse de la nuit aidant, les deux jeunes femmes ont changé d'avis. Pas de lieu, mais de compagnie de fin de nuit.

 Au "Taxi Brousse", lorsqu'elles croisent le gérant et le videur de l'établissement, elles leur font passer le mot : "Non, finalement, si deux hommes donnent nos prénoms à l'entrée et demandent à nous voir, ne les laissez pas entrer !" Une heure après, les deux hommes se présentent selon le scénario attendu. Le videur les éconduit une première fois. Il referme la porte. Quelques secondes s'écoulent. Les mêmes hommes sonnent de nouveau. Cette fois, c'est le gérant qui les accueille, mais sans plus de succès. Le discours sera identique.
De la main, il repousse les clients insistants. La confrontation est vive, le verbe assuré, mais il n'y aura, de l'avis des témoins, pas la moindre agression. Pourtant, le plus jeune des deux, âgé de 20 ans, le prend très mal. Il exhibe une arme de poing et tire presque instantanément à travers la porte qui vient de se refermer sur son nez. Derrière, le gérant est mortellement touché. L'auteur principal et son complice, âgé d'une trentaine d'années, prennent conscience que l'heure est grave. Ils s'enfuient. L'enquête cheminera jusqu'à ce que l'un des deux auteurs soit identifié. Son signalement est diffusé. Et vendredi après-midi, il est repéré dans le quartier du Panier, où il réside habituellement, et où il est même connu, tout comme son complice présumé, pour de petits rackets.

Le premier est interpellé par la brigade anticriminalité (Bac). Son complice et un troisième homme, qui aurait participé à la première partie de soirée, seront arrêtés samedi matin. Tous évoluent dans le monde de la nuit. Le tireur présumé et son complice ont des casiers judiciaires au long cours, même si le plus jeune est moins connu. Les deux hommes ont été présentés hier soir au juge de permanence Catherine Lévy et mis en examen : le premier pour "homicide volontaire et tentative", le deuxième pour "complicité". Ils devaient être écroués dans la nuit. Le troisième homme a été libéré.

Denis TROSSERO

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