Les saveurs africaines de Laurent Tall
Source: Jean-Michel Lalieu | Paperjam.lu
Laurent Tall pense déjà à ouvrir
un second restaurant sénégalais dans le quartier de la gare à Luxembourg.
(Photo: Paperjam)
Depuis plus de trois ans, l’entreprise luxembourgeoise de microcrédit Microlux soutient financièrement des petits entrepreneurs, auxquels nous consacrons une série de portraits. Nous clôturons la série avec Laurent Tall, qui fêtera prochainement le premier anniversaire de son restaurant sénégalais à Esch-sur-Alzette.
C’est en février 2019 que Laurent
Tall ouvre l’établissement «Les saveurs du Sénégal – chez Bibita», rue du
Commerce à Esch-sur-Alzette. Depuis, il propose une version fast-food des plats
de son pays d’origine. «Tous les menus sont prêts avant l’ouverture, les gens
sont servis très rapidement. C’est donc un concept unique au Luxembourg pour de
la nourriture africaine.»
Originaire de Saint-Louis,
Laurent Tall (40 ans) a longtemps vécu à Dakar, la capitale du Sénégal, avant
de s’installer au Luxembourg. C’était il y a 17 ans. Il était venu voir des
membres de sa famille qui vivaient ici. «Je ne comptais pas du tout m’installer
au Luxembourg, mais finalement ça s’est fait et j’y ai été très bien
accueilli.» Son épouse le rejoint quelques années plus tard et, aujourd’hui,
ils y vivent en famille avec leurs quatre enfants.
Fast-food version africaine
Dans l’aventure du restaurant
africain, il travaille uniquement avec son épouse. L’idée lui est venue alors
qu’il travaillait comme chef de rang dans un restaurant d’Esch. «J’ai proposé
au patron d’ajouter une page de produits sénégalais à la carte.»
Laurent Tall revendique la
création du premier fast-food «African food» au Luxembourg. (Photo: Paperjam)
Mais en 2017, à la fermeture de
l’établissement, il réfléchit à développer lui-même le concept. «J’ai monté un
business plan et j’ai rencontré l’équipe de Microlux lors du Festival des
migrations. Je n’ai même pas essayé de contacter une banque, je savais que je
n’avais aucune chance.»
«La formule fonctionne bien»,
constate-t-il. Il accueille aussi bien des clients originaires d’Afrique – étonnamment,
peu de Sénégalais – que des Européens. «Nous livrons aussi à la demande dans
des entreprises jusqu’à Luxembourg», explique-t-il. Cette année, il entend
d’ailleurs ouvrir un second établissement dans le quartier de la gare, à
Luxembourg-ville. «Je chercherai l’emplacement avant l’été.»
Expliquant avoir développé cette
activité par passion – il maintient à côté de cela une activité de DJ et
d’organisateur de concerts d’artistes africains –, il regrette par contre le
manque d’aide de l’État aux petites entreprises. «Monter une société au
Luxembourg n’est pas facile», convient-il. «On nous réclame directement
beaucoup d’argent alors que l’activité démarre à peine. J’aurais aimé un peu
plus d’aide.»
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